La charge mentale est ce poids invisible qui nous fait penser à tout, tout le temps. La liste des courses, le rendez-vous chez le pédiatre, la lessive à relancer, l’anniversaire à organiser. Si vous avez l’impression d’être constamment en train de gérer, d’anticiper et de coordonner, rassurez-vous, vous n’êtes pas seule.
En tant que coach de vie pour femmes, j’accompagne de nombreuses clientes qui se sentent submergées par cette charge mentale. Pourquoi ce sont (toujours) les femmes qui en portent le plus gros ? Et surtout, comment s’en libérer ?
D’où vient la charge mentale des femmes ?
La charge mentale ne date pas d’hier. Pendant des siècles, la gestion du foyer a été assignée aux femmes. Même si aujourd’hui nous travaillons et avons des carrières, cette responsabilité domestique et familiale repose encore majoritairement sur nos épaules.
Pourquoi ? De toute évidence, plusieurs facteurs expliquent cette inégalité persistante.
1. La charge mentale : un héritage culturel et éducatif profondément ancré
Tout d’abord, depuis l’enfance, on apprend aux filles à être responsables, organisées et attentives aux besoins des autres. On leur demande de ranger leur chambre, d’aider en cuisine, de penser aux petits détails du quotidien. Les garçons, eux, sont souvent moins sollicités sur ces tâches. Résultat ? Une fois adultes, les femmes ont intégré cette idée que gérer le foyer fait partie de leur rôle naturel.
2. Le mythe de la femme multitâche et « naturellement » organisée
Ensuite, on entend souvent que les femmes seraient plus douées pour gérer plusieurs choses à la fois. Pourtant, ce n’est pas une question de compétence, mais d’habitude et de conditionnement.
Les femmes ont été poussées à anticiper, à prévoir et à prendre en charge l’organisation familiale. Ce n’est pas qu’elles aiment ça ou qu’elles sont meilleures dans ce domaine. C’est juste qu’on leur a appris à le faire, et qu’on attend d’elles qu’elles le fassent.
3. Une inégalité dans la répartition des tâches (même quand les deux travaillent)
Aujourd’hui, les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir un emploi à temps plein. Pourtant, elles continuent de gérer la majorité des tâches domestiques et familiales.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 63% des femmes déclarent porter la charge mentale dans leur couple.
- Elles passent en moyenne 3h26 par jour aux tâches domestiques, contre 2h pour les hommes.
- Même lorsqu’un couple dit partager les responsabilités, la femme reste souvent la chef d’orchestre, celle qui pense et planifie.
Un exemple concret ? Si un homme fait les courses ou s’occupe du dîner, c’est souvent parce que sa compagne lui a rappelé de le faire. Cette nécessité de penser pour deux est ce qui alourdit la charge mentale.
4. La peur de déléguer et la culpabilité
Beaucoup de femmes ont du mal à lâcher prise. D’une part, parce qu’elles ont intégré que leur rôle était de tout gérer. D’autre part, parce qu’elles ont peur du regard des autres.
- Si elles délèguent, elles ont l’impression d’être moins bonnes mères, compagnes ou professionnelles.
- Elles craignent que les choses ne soient pas faites correctement ou qu’on les accuse de « laisser tomber ».
- Elles préfèrent tout gérer seules plutôt que de perdre du temps à expliquer et répéter.
Cette culpabilité est un énorme frein à une meilleure répartition des tâches.
5. Une inégalité persistante dans le monde du travail
Enfin, cette charge mentale ne s’arrête pas à la maison. Au travail aussi, les femmes prennent souvent en charge des tâches invisibles. Par exemple, organiser les anniversaires, noter les dates importantes, gérer les conflits d’équipe, s’assurer que tout le monde est à l’aise.
Ainsi, même en dehors du foyer, elles restent dans ce rôle de gestionnaire, ce qui alourdit encore plus leur charge mentale.

La charge mentale au travail, à la maison, avec les enfants… un équilibre impossible ?
Quand on jongle entre une carrière, un foyer et une vie sociale, il devient difficile de ne pas craquer. En effet, la charge mentale entraîne stress, fatigue et parfois même un sentiment de burn-out parental ou conjugal.
Le problème, c’est que cette charge ne s’arrête jamais. Même quand on se repose, notre cerveau continue de tourner : « Ai-je pensé à signer le mot de l’école ? Y a-t-il assez de lait pour demain matin ? » En effet, cette accumulation de micro-responsabilités use et laisse peu de place à autre chose, notamment à notre bien-être personnel.
Comment alléger sa charge mentale ?
Il est temps de sortir de ce schéma ! C’est pourquoi, je vous partage quelques pistes pour reprendre le contrôle :
1. Arrêter de tout gérer et de porter cette charge mentale seule
Votre partenaire vit aussi sous le même toit ? Dans ce cas, il peut donc aussi partager les responsabilités. Clarifiez les rôles et n’ayez pas peur d’exiger une répartition plus équitable.
2. Accepter que tout ne soit pas parfait
La maison n’a pas besoin d’être impeccable 24h/24. Vos enfants peuvent manger des pâtes deux soirs de suite sans que cela soit dramatique. Lâcher du lest, c’est se libérer.
3. Dire non (et sans culpabiliser)
Accepter toutes les responsabilités, c’est s’épuiser. Apprenez à dire non, que ce soit à la maison ou au travail. Votre bien-être passe en priorité.
4. Mettre en place des outils de gestion
Utilisez des applications de partage de tâches, des plannings familiaux et des to-do lists collaboratives. Le but ? Autrement dit, que tout ne repose pas uniquement sur votre mémoire et votre charge mentale.
5. Se réserver du temps pour soi
Par exemple, une heure de sport, un café seule, un moment de détente… Peu importe l’activité, l’essentiel est de vous accorder du temps où vous n’êtes pas en mode « gestionnaire du foyer ».
Pour conclure, alléger sa charge mentale ne signifie pas tout abandonner, mais réapprendre à équilibrer. En tant que femme, nous avons le droit d’avoir du temps pour nous, sans culpabilité.
Si cette sensation de surcharge vous pèse au quotidien, sachez qu’il est possible d’apprendre à lâcher prise et à poser des limites. Finalement, c’est un chemin qui demande du temps, mais qui est essentiel pour retrouver sérénité et bien-être.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Anne et je suis psychopraticienne, Maître Praticienne en Approche Neurocognitive et Comportementale. En tant que coach de vie certifiée, j’accompagne les femmes qui sont soumises aux nombreux aléas de la vie.
Avec Focus Femmes, je vous propose un accompagnement personnalisé de coaching de vie. Le but est d’ouvrir l’accès à votre indépendance dans vos choix de vie professionnelle ou personnelle. Mon objectif est de vous aider à découvrir vos forces, lever les blocages, clarifier vos envies/objectifs et projets. Puis, enfin, je vous accompagnerai dans la mise en action.