Mis en lumière par de nombreuses personnalités publiques, le syndrome de l’imposteur est un sentiment de doute, d’incompétence qui s’auto-entretient et persiste malgré les succès. Cette confrontation entre la perception des autres et celle que nous avons de nous même contraint les individus à nier leurs accomplissements, qu’ils soient personnels ou professionnels. Selon eux, le succès est lié à des facteurs externes comme la chance ou l’aide d’autrui.

Le syndrome de l’imposteur se définit aussi par une impression de tromper les autres accompagné par une peur inconditionnelle de se faire démasquer.

Le syndrome de l’imposteur : une notion psychologique
L’invention du terme de syndrome de l’imposteur
Le terme “Syndrome de l’imposteur” a émergé dans les années 70. Il est le fruit du travail de deux psychologues : Pauline Rose Clance et Suzanne A. qui ont réalisé une expérience avec 150 femmes pour tenter de comprendre cette insécurité injustifiée.
L’expérience du syndrome de l’imposteur
L’expérimentation consistait à mettre en lumière que les individus qui souffraient du syndrome de l’imposteur étaient valorisés par autrui. Ces femmes étaient reconnues par leurs collègues, avaient eu de bons résultats scolaires et des diplômes. Malgré, cette validation externe, les femmes ne ressentaient aucune reconnaissance interne.
On a longtemps pensé que ce syndrome ne pouvait toucher que les femmes qui travaillaient. C’est d’ailleurs pour cela que l’expérience décrite était représentative de cet échantillon de la population.
Un syndrome qui peut toucher tout le monde
Au fil des années, les chercheurs se sont rendus compte que les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur possédaient des profils variés : des hommes, femmes, de tout âge et venant de branches de métiers diverses.
Les différents profils des victimes du syndrome de l’imposteur
Valérie Young décrit dans son livre : The Secret Thoughts of Successful Women, les profils types de personnes victimes du syndrome de l’imposteur.
🫡 Les perfectionnistes : Ces personnes se fixent des attentes extrêmement élevées, qu’elles arrivent malgré tout à réaliser. Mais, elles ressentiront un sentiment d’échec, de travail mal fait. Pour eux, la moindre petite erreur peut engendrer une totale remise en question.
📝 Les experts : Ces individus sont obligés de connaître chaque information avant de débuter un nouvel emploi ou projet. Ils sont également en recherche constante de nouvelles certifications ou formations. Leur crainte est de paraître stupides aux yeux d’autrui.
🧞 Les génies naturels : Ce sont généralement des personnes qui ont l’habitude de réussir les choses simplement. Quand elles ressentent le besoin de beaucoup travailler ou de forcer pour accomplir une tâche, les génies naturels perdent toute confiance en eux et pensent qu’ils ne sont plus assez bons.
🧍♂️ Les solitaires : Les individus solitaires se sentent obligés de réaliser tout le travail seul sans demander d’aide. En effet, l’aide est synonyme d’échec.
🦸 Les super-héros : Les personnes se forcent à travailler plus dur que leur entourage pour prouver qu’ils ne sont pas des imposteurs. Cette capacité à se forcer est visible sur tous les pans de la vie. Ils se sentent vite submergés par le stress quand ils n’arrivent pas à réaliser quelque chose.

Quelles sont les causes du syndrome de l’imposteur ?
Les causes amenant une personne à se poser comme un imposteur sont multiples et se combinent parfois. En voici une liste non exhaustive :
L’individualisme de la société
Nicolas Sarrasin, écrivain spécialisé en psychologie explique que la société peut pousser les gens à se dénigrer et à surestimer les autres à la place.
En effet, notre société se base sur l’individualisme où chacun se met en compétition avec les autres, menant à des comparaisons incessantes. Des normes absolues se sont alors mises en place : Pour être heureux et reconnu, il faut être le meilleur, le plus intelligent, riche ou encore admiré.
La théorie du “je suis le plus” s’est également popularisée avec l’émergence d’Internet et des réseaux sociaux. L’individualisme va également influencer la manière dont les gens vont évaluer leurs propres compétences et celles des autres. Ainsi, on a tendance à penser qu’il est nécessaire d’avoir toutes les compétences indispensables pour être qui nous sommes et pour faire ce que nous voulons.
L’éducation et l’environnement familial
Dès notre plus jeune âge, l’école et notre entourage nous demande ce que nous voulons faire plus tard en nous rappelant qu’il faut un métier qui nous plaît et qui permet de vivre correctement. C’est alors une pression qui s’ancre dans l’esprit mise en lumière par de nombreuses institutions.

Selon Elsa Andron, psychologue clinicienne, il n’est pas rare que les enfants souffrent aussi du syndrome de l’imposteur surtout quand les perceptions qu’on a de lui sont changeantes d’un espace à l’autre.
Ainsi, si à l’école, l’enfant est considéré comme un bon élément, moteur qui travaille mais qu’à la maison, l’enfant est sous-estimé, considéré comme médiocre. Alors il aura tendance à retenir l’avis négatif qu’on a de lui.
L’avis positif s’effacera, l’enfant le verra comme un mensonge. Cette construction mentale où les qualités ne sont pas soulignées peut impacter sur le long terme. En effet, un mal à reconnaître ses qualités et à attribuer ses réussites à des facteurs internes se mettra plus facilement en place.
La surestimation de l’intelligence
Une des qualités primordiales à posséder selon la société est l’intelligence. Cette dernière est vue comme un don valorisé qui permet de réussir à tout prix.
C’est alors que les gens travaillent et vivent en pensant à la performance et à réussir absolument. De ce fait, une peur de l’échec se développe. Or, il n’est pas idiot de penser l’inverse : l’apprentissage et l’obtention de nouvelles compétences peut également se faire l’erreur qui permet alors de s’améliorer mais aussi d’évoluer à son rythme.
Cette survalorisation de l’intelligence peut mener à une pression où il est nécessaire de briller pour ne pas décevoir et où le besoin d’en faire toujours plus est véritablement existant.
Le caractère
Certains caractères sont plus susceptibles d’être liés au syndrome de l’imposteur. En effet, les personnes perfectionnistes, sujets aux problèmes de santé mentale mais aussi les personnes qui ont une faible estime de soi ont plus de chance d’être touché par ce syndrome.
La pression
La pression face à de nouvelles responsabilités peut aussi engendrer le développement de ce syndrome de l’imposteur.
La peur de l’échec se manifeste et des questions fusent : suis-je la bonne personne ? Vais-je arriver à tout gérer ? Tout cela peut nous mener à une remise en question où les autres et leurs compétences semblent toujours mieux.
Les préjugés sociaux
Selon notre genre ou origine, il est possible que nous ressentions ce syndrome de l’imposteur et il est même possible que d’autres nous le fassent ressentir.
Les comportements types du syndrome de l’imposteur
Les comportements sont multiples et propres à chacun mais Clance et Suzanne A. ont mis en exergue 4 comportements types facilement identifiables chez les individus souffrant du syndrome de l’imposteur.
L’alliance de la rapidité et du travail acharné
Une personne qui souffre du syndrome de l’imposteur pense alors qu’il est un escroc et que les personnes autour de lui finiront par le découvrir.
Elle se met alors à travailler sans relâche pour éviter d’être démasquée mais aussi pour prouver sa légitimité et rattraper le “retard” qu’elle pense avoir pris en se comportant comme un imposteur. Malheureusement, cela met en place un cercle vicieux.

Porter un masque avec le syndrome de l’imposteur
Les personnes victimes du syndrome de l’imposteur parlent rarement d’eux. Ils n’expriment pas leurs sentiments ou idées mais ce que les autres aimeraient entendre ou ce qu’ils pensent être attendu.
Cela leur évite la peur d’être critiquer, juger et même détester car ils sont alors considérés comme agréables et compréhensifs.
Le lien entre charme et perspicacité
Le syndrome de l’imposteur se caractérise également par la volonté d’être bien vu par les autres mais surtout les supérieurs. Cela est vu comme un soutien et réconfort qui engendrera par la suite une prise de confiance.
Cependant, ce comportement est à double face : une fois la validation obtenue, l’individu pense que cette dernière n’a été acquise que grâce aux talents d’acteur qu’il possède. Une remise en question des compétences se dessine. Cette recherche de validation, bien que positive un temps, laisse l’imposteur dans l’incertitude.
Éviter de faire preuve de confiance en soi
Les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur font souvent preuve de modestie. Cela leur permet notamment d’éviter les conflits, confrontations avec d’autres personnes.
Cette façon de faire est aussi liée à la peur de réussir et d’être mis en lumière pour cela : les imposteurs ne veulent donc pas mettre en avant leur potentiel et fuient toute possibilité d’évoluer.
Les deux stratégies de défense face au syndrome de l’imposteur
Deux stratégies de défenses peuvent être mises en avant. Opposées, elles permettent malgré tout aux personnes souffrant du syndrome de l’imposteur de rester masquées.
Overdoing
Le syndrome de l’imposteur pousse les personnes à penser que le succès de leur travail est lié à la quantité énorme d’énergie, de travail qu’elles ont fourni et non pas à leurs compétences.
Cette volonté de toujours faire plus témoigne d’un sentiment d’insuffisance menant l’imposteur à devenir perfectionniste. Cependant, cette stratégie est perverse car elle peut très vite mener à des risques de dépression / burn out.
Underdoing
Le syndrome de l’imposteur pousse les individus à se préparer à l’échec et à trouver une explication déjà faite alors même que la tâche ou projet n’ont pas été réalisés. S’il y a une réussite, elle est présentée au second plan, les individus l’expliquent par des facteurs externes.
Le sentiment d’insuffisance est alors comblé par la procrastination qui cache la peur d’un échec ou de réussir et de se voir attribuer les mérites alors qu’on y est pas préparé et qu’on ne le pense même pas.
Le diagnostic du syndrome de l’imposteur
Le diagnostic peut être compliqué à effectuer car il existe plusieurs formes de syndromes de l’imposteur.
Un test psychologique a alors été mis en place par Clance pour connaître à quel point le syndrome de l’imposteur peut nous impacter.

En voici quelques questions :

Il suffit d’additionner les nombres associés aux réponses, si le résultat est :
- Inférieur à 40, vous n’avez que quelques caractéristiques de l’imposteur
- Entre 40 et 60, vous expérimentez assez souvent le syndrome de l’imposteur
- Supérieur à 60, le syndrome de l’imposteur interfère fréquemment avec votre vie
Des solutions pour vaincre le syndrome de l’imposteur
D’abord, il faut se rappeler que douter est normal. Cela devient dérangeant quand ce doute devient chronique, que l’on se compare toujours, que l’on pense que les autres seront toujours meilleurs et surtout qu’on se dévalorise.
Voici quelques solutions pour que le syndrome de l’imposteur ait moins d’impact sur vous ou même qu’il disparaisse définitivement !!
✨ Adopter un regard bienveillant sur soi même
✨ Faire une thérapie ou un coaching pour trouver en détails les origines du syndrome. Le syndrome de l’imposteur est souvent lié à des peurs qui sont en fait des croyances limitantes. Le but de la thérapie est de les apprivoiser et de faire disparaître les pensées erronées.
✨ Lâcher prise et accepter que nos choix de vie ne nous apportent pas la connaissance infinie et que cela offre des nouvelles opportunités d’apprendre et d’évoluer.
✨ Trouver sa méthode de relaxation pour se reconcentrer sur soi-même.

Qui suis-je ? Coach de vie certifiée
Je m’appelle Anne et je suis psychopraticienne, Maître Praticienne en Approche Neurocognitive et Comportementale. En tant que coach de vie certifiée, j’accompagne les femmes qui sont soumises aux nombreux aléas de la vie.
Avec Focus Femmes, je vous propose un accompagnement personnalisé de coaching de vie. Le but est d’ouvrir l’accès à votre indépendance dans vos choix de vie professionnelle ou personnelle. Mon objectif est de vous aider à découvrir vos forces, lever les blocages, clarifier vos envies/objectifs et projets. Puis, enfin, je vous accompagnerai dans la mise en action.